mercredi 24 décembre 2008

La mission commando - Chapitre 6 (extraits)

Carole flottait dans les airs. Elle avait froid, elle avait peur. Autour d’elle régnait une obscurité presque totale qui la paralysait peut-être encore plus que le sifflement que produisait l’air qu’elle fendait à une vitesse vertigineuse. Chaque seconde semblait une éternité.
- Cobra 7, attention au contact au sol. Quinze secondes avant impact, marmonnait une voix virile à travers les écouteurs de son casque.
- Cobra 7, dix secondes. Attention ! Cobra 2 signale présence hostile à 1 km au Nord-Est. Soyez prêts à réagir.
La jeune fille, devenue femme à ce moment-là, n’était plus que concentration afin de réussir l’atterrissage de son parachute, en pleine nuit, en zone hostile.

L’instant d’après, elle et les six autres membres du commando spécial observaient d’assez loin, à la jumelle infrarouge, le nombre, la position et l’activité de la vingtaine de guérilleros autour des trois feux de camp entre lesquels une demi-douzaine de prisonniers s’apprêtaient à dormir, enchaînés les uns aux autres, avec toute la lumière des feux qui empêcherait toute possibilité de libération en se servant de l’obscurité de la nuit. Une garde permanente de quatre hommes, armés jusqu’aux dents, était déjà en place et se relayerait sans relâche jusqu’au matin.

La respiration lente, pratiquement silencieuse, le commando progressait vers le danger, se glissant tels des serpents, confondus avec le sol par leur tenue de camouflage. Cobra 1, le chef du commando, s’était posté à une position surplombante. La meilleure pour superviser l’ensemble du théâtre des opérations. Quatre des sept soldats s’étaient rapprochés le plus possible des quatre gardes en faction. Leur mission était de tirer, dans un très court intervalle, quelques secondes au plus, une flèche tranquillisante à effet immédiat le plus près possible du cou de leur cible. Cobra 2 et 7, Carole, avaient la tâche de surveiller à ce qu’aucun impondérable ne survienne, en l’occurrence, la sortie inopportune d’un des guérilleros d’une des trois tentes situées entre chacun des feux.

La femme athlétique sentait son cœur battre la chamade en prenant position. Du succès du plan dépendait la vie des prisonniers, celle de chaque membre du commando, mais également celle de ces hommes au passé souvent injuste, plus ou moins enrôlés de force chez les guérilleros. Si tout se passait bien, les quatre gardiens devaient s’écrouler sans bruit en même temps, sans mourir. Les prisonniers devaient rester silencieux comme des tombes. Si un seul d’entre eux émettait un seul bruit suspect, les guérilleros endormis sortiraient pour un carnage. Puis, les gardes neutralisés, on couperait les chaînes des prisonniers à la pince, en laissant bien les maillons à terre pour qu’ils ne fassent pas trop de bruit en s’entrechoquant et on s’enfuirait pour regagner aussi rapidement que possible le point de ralliement pour l’évacuation par l’hélicoptère, prêt à intervenir mais qui n’attendait que l’ordre d’agir.
Un seul des quatre gardes raté et c’était l’assurance du plan B, plus traditionnel, qui serait mis en œuvre, à savoir … le carnage. Des gouttes de sueur perlaient le long du front de l’héroïne. Une sueur froide et abondante dans ce milieu chaud et humide.

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