mercredi 24 décembre 2008

Le guet-apens - Chapitre 4 (extraits)

Les quatre amis se mirent en route puis, réalisant que le groupe de jeunes semblait vraiment les suivre pour chercher querelle, ils pressèrent davantage le pas. Ils regrettèrent soudain d’avoir opté pour l’alternative de ce chemin. En effet, la zone qu’ils quittaient faisait place à un endroit encore plus sordide, qui ressemblait plus à un no man’s land qu’à autre chose. Un bâtiment bordait leur droite. Il semblait abandonné depuis longtemps au nombre de carreaux cassés et de tags qu’il offrait au regard. De l’autre côté, à leur gauche, des amas de cochonneries formaient un immense terrain vague derrière lequel coulait la Seine. En face d’eux se dressait une grande palissade qui empêchait d’aller plus loin.
- Bon, ça suffit comme ça ! s’insurgea la frêle Laura. On retourne là d’où on est venu.
- Et on fait quoi arrivés devant les autres ? demanda Pauline, presque tremblante de peur.
- La question ne se pose plus, lâcha doucement Carole en voyant arriver le groupe hostile à quelques enjambées d’eux.
Sept jeunes arrivaient sur eux, hilares. L’un d’entre eux invectivait ses deux boxers à l’attaque contre les étrangers en face d’eux. Les crocs menaçants sortaient des babines en même temps que les grognements.
L’un des jeunes ouvrit les hostilités.
- Mais qu’est ce qu’on a là ! Des petites bourgeoises perdues ?
- T’aurais pas une cigarette ? demanda le plus trapu de la bande en s’approchant au plus près de Laura.
- C’est bon les gars, laissez tomber, lança Aurélien pour calmer le jeu.
- On ne t’a pas sonné, cousin ! File-nous ton portefeuille et ferme-là !



La tension fut quasiment immédiatement à son comble. Les ondes de Carole, déjà en alerte depuis quelques minutes, ne laissaient plus aucun doute sur les intentions de ceux qui leur faisaient face.
- O.K, laissez tomber je vous dis, nous n’avons pas d’argent, affirma Aurélien.
- C’est vrai ça ? ironisa le premier des jeunes qui leur avait parlé. Faut qu’on vérifie alors. Je vais faire une fouille corporelle, s’esclaffa-t-il en voulant joindre le geste à la parole. Il laissa glisser ses mains le long des hanches de Laura.
- Mais dégage ! cria cette dernière en repoussant son agresseur. Ce dernier lorgna deux de ses copains en souriant jaune et donna le signal de l’attaque. Ils se ruèrent à trois sur la blondinette qui se mit à hurler, mais avant que l’un d’entre eux ne l’atteigne, Aurélien avait bondi pour les intercepter et en renversa rapidement deux. Un quatrième lascar, fortement typé, sortit alors devant Aurélien un couteau à cran d’arrêt. La vue de celui-ci terrorisa les quatre amis qui n’avaient jamais été confrontés à une telle situation. Aurélien ne bougeait plus, fixant l’arme. Un des jeunes hommes immobilisa Pauline en l’étranglant à moitié d’un bras, encourageant le petit teigneux à faire la même chose à l’encontre de Laura.
- On va juste s’amuser un peu, lui dit-il, fais pas ta mijaurée, lui souffla-t-il à l’oreille en laissant sa main libre se balader sur son ventre en la serrant fortement contre lui et en l’étranglant presque avec son autre bras.

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