mercredi 24 décembre 2008

La vieille miséreuse - Chapitre 5 (extraits)

Son cœur se serra quand elle reconnu la vieille veuve, madame Veline, acculée, presque tapie, dans un coin du magasin. L’épicier, Monsieur Salec, semblait très en colère après elle. Il la réprimandait vertement.
- Ce n’est pas la première fois que je vous surprends à me voler. Cette fois, c’est une fois de trop. J’appelle la police.
La vieille femme sanglotait comme un enfant pris au dépourvu. Elle semblait complètement déstabilisée et faisait bien pitié à voir. Carole scruta les allées du magasin du regard. Elle constata qu’il n’y avait personne d’autre. De l’autre côté, l’épicier s’emportait de plus belle.
- Je veux que tu payes pour ce que tu as volé. Voyons, un sandwich au poulet, ça fait 3,99 €. Et ensuite, qu’est-ce que tu as dans tes poches. Vide-les devant moi !
- Il … Il n’y a rien d’autre, pleurait madame Veline en s’exécutant
- Rien d’autre, rien d’autre, c’est-ce que nous allons voir.
Joignant le geste à la parole, l’épicier commençait à vérifier chaque poche par lui-même.
La vieille femme ressemblait alors à un petit animal piégé, prêt à être dévoré. Elle aurait voulu disparaître au fond d’un trou de souris s’il elle avait pu. Elle ne s’était jamais sentie aussi humiliée de sa vie.
- Tu vas passer la nuit en prison, au milieu des clodos et des voleurs comme toi, criait l’épicier.
Il avait pris le combiné du téléphone et s’apprêtait à composer le numéro de la police.
Celle qui avait été prise en flagrant délit de vol s’agenouilla et joignit ses mains comme pour supplier.
- Non, non. Je ne veux pas aller en prison.
C’est à ce moment-là que Carole se décida à intervenir.

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